Présentation du rapport de l'Atelier Langues africaines et Internet, Bamako 2002 pour les lecteurs du site Bisharat!. Retourner à la page des Documents de base. Voir la version anglaise.
Conférence de Bamako 2002 Rapport de l'Atelier Langues africaines et Internet L'atelier sur les langues africaines et Internet s'est déroulé le 26 mai 2002 au Palais des Congrès, Bamako, (Mali) o¨´ se tenait la Conférence Régionale Bamako 2002, « Afrique et Sommet mondial sur la société de l'information » Président : S.E.M. Le Ministre Adama SAMMASSEKOU, Président de l'ACALAN Modérateur : Madame Aida OPOKU-MENSAH (Commission Économique pour l'Afrique), Ethiopie. Rapporteur : Monsieur Maxime Z. SOMÉ ( Directeur de la Revue RECLA (Recherches sur les langues, les littératures et Civilisations d'Afrique), France. Son Excellence Monsieur Le Ministre Adama SAMMASSEKOU a ouvert la séance par un discours en langue mandingue et a clôturé ces mêmes travaux en anglais. Madame Aïda OPOKU MENSAH a dirigé les travaux avec une haute qualité de synthèse des interventions et une grande maîtrise pour la distribution des temps de parole accordée tant bien aux intervenants qu'aux participants de l'atelier. Situation actuelle des langues africaines et le Web Un document d'information sur l'Académie Africaine des Langues intitulé « Bulletin spécial , ACALAN, Janvier 2002 » a été distribué au début de l'atelier. Il porte sur les missions actuelles de l'ACALAN et les différentes étapes à mettre en place pour qu'elle devienne une structure panafricaine. Après avoir passé en revue les enjeux relatifs aux statuts, aux rôles et aux places des langues dans le processus d'un développement endogène des pays africains et les différentes opportunités offertes par les nouvelles technologies de l'information et de la communication, le document donne la stratégie à mettre en place pour l'emploi et la valorisation des langues et cultures africaines dans la nouvelle société de l'information. Des communications ont été faites par des représentants de l'ACALAN, du BPI (Canada), du CYBERSOFT (Ethiopie), du Comité IDN de l'ICANN (Sénégal), de l'AINC (Maroc), du MINC, AfriMINC, de la CEA, de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie, de l'École Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé (Cameroun). Ces exposés ont été suivis des questions et commentaires des participants. En plus des communications ci-dessus mentionnées, le Président de l'ACALAN a insisté d'une part sur la nécessité de mettre en place la structure panafricaine et d'autre part la nécessité pour les experts ( linguistes et informaticiens) de travailler en collaboration pour assurer la présence des langues d'africaines dans le développement des pays africains. Une rencontre supplémentaire a été proposée entre les créateurs de logiciels et progiciels du Nord et du Sud pendant la Conférence de Bamako. Face à l'incongruité pour l'Afrique de continuer de s'exprimer à travers des langues non-africaines. Les experts ont insisté sur la nécessité de s'approprier des langues d'Afrique et de l'Internet comme levier du développement socioéconomique. RECOMMANDATIONS2.1 Aspects économiques- Créer un fond AIMA (Autoroute de l'Information Multilingue Africaine) destiné à financer la fabrication et l'entretien de sites Web en langues africaines. - Créer un fond de formation professionnelle s'adressant à des informaticiens africains et servant à former, de manière continue, des administrateurs systèmes Linux ayant pour tâches de configurer, de supporter et d'entretenir des serveurs Linux d'hébergement de sites Web africanophones. - Attribuer des contrats de services informatiques et de support de sites Web à des sociétés informatiques africaines afin de soutenir leur activité économique, de favoriser leur émergence, de stimuler leur croissance et d'assurer une plus grande pérennité des ressources humaines spécialisées oeuvrant en Afrique. 2.2 Aspects technologiques1. Que les États de l'Afrique élaborent un plan stratégique afin de planifier leur transition informatique et l'implantation de la nouvelle norme internationale UCS/JUC dans leurs milieux informatiques africains respectifs. 2. Que l'on recense toutes les initiatives africaines sur l'encodage des langues d'Afrique pour leur informatisation afin de déceler les communalités : les difficultés, les problèmes rencontrés, les solutions trouvées. 3. Que les LABTIC créés avec l'appui de l'AIF dans les pays du Sud deviennent des plate-formes idoines de confrontation, de test et de validation des normes de caractères des langues africaines. 4. Que la création des structures et associations nationales de développement des applications en langues nationales soit encouragée par les organisations internationales à l'effet de favoriser l'émergence d'une « DOT FORCE africaine» dont la mission essentielle serait de s'assurer de la convergence des applications des normes en cours des langues africaines (SIL, BPI, etc.) vers une norme plus générique intégratrice. 5. Pour toutes les langues nationales et inter-étatiques de l'Afrique, que les spécialistes africanistes dressent la liste des caractères composites africains nécessitant une séquence de 2 à 3 codes UCS-2 comme encodage UCS/JUC. Que cette liste de caractères africains soit déposée officiellement auprès des comités de normalisation de l'ISO afin que ces caractères africains soient ajoutées à la norme UCS/JUC en tant que "caractère africain pré-composé". 6. Que les informaticiens et autres spécialistes africanistes se concertent afin d'élaborer, de normaliser et de proposer aux États africains concernés des jeux de caractères à 8-bits permettant de supporter les caractères latins des langues du continent africaine. Ces jeux de caractères à 8-bits peuvent être considérés comme étant des étapes endogènes de transition et de passage vers la norme internationale UCS/JUC. 7. Que les informaticiens et autres spécialistes africanistes se concertent afin d'élaborer, de normaliser et de proposer aux États africains concernés des pilotes de clavier et des conventions unifiées pour la saisie de caractères africains pour toutes les langues africaines et trans-frontalières des pays africains. 2.3 Aspects politiques8. Que tous les États membres de l'Unité Africaine signent la charte de L'ACALAN; 9. Que les États membres s'engagent rapidement à mettre en place la structure panafricaine : l'ACALAN; 10. Que l'ACALAN deviennent un cadre idéal de mise en synergie de toutes les initiatives dans le domaine des langues 11. Que pour développer réellement les potentialités humaines existantes et pour mettre réellement la masse critique des utilisateurs des nouvelles technologies de l'information et de la communication, ¡¤ Au niveau de l'enseignement primaire, chaque État membre mette en place une véritable politique linguistique avec l'introduction des langues africaines dans le système éducatif au minimum dès les deux premières années comme médium et progressivement remplacées par la langue officielle qui deviendrait langue d'enseignement, ¡¤ Au niveau des enseignements secondaire et supérieur, chaque État membre devrait introduire dans le système éducatif l'enseignement d'une ou plusieurs langues africaines comme Langues Vivantes. 12. Que l'OUA/UA à travers son agence, L'ACALAN,se charge de faire le suivi administratif et politique auprès des comités techniques normatifs de l'ISO afin de faire ajouter et de faire adopter dans la norme UCS/JUC la nouvelle liste des "caractères africains pré-composés". 13. Que l'OUA/UA mette tout en œuvre pour que les linguistes, les alphabétiseurs, les informaticiens, les chercheurs participent à la mise en place et l'animation du projet panafricain : l'ACALAN. 14. Que les États africains, par le biais de leur organisme national de normalisation, adoptent officiellement des normes informatiques nationales pour des jeux de caractères à 8-bits en fonction de leurs langues nationales et inter-étatiques respectives. 15. Que les États africains, par le biais de leur organisme national de normalisation, adoptent officiellement des normes informatiques nationales et inter-étatiques pour des pilotes de clavier africains. 16. Une fois que ces normes de jeux de caractères africains à 8-bits seront adoptées comme norme nationale «de jure», faire les démarches administratives et politiques auprès de l'ISO afin de pouvoir ajouter ces nouveaux jeux de caractères africains, à titre de norme internationale, parmi la liste des autres jeux de caractères à 8-bits de la série ISO-8859. 17. Que les États africains et leurs sociétés informatiques, dans leur démarche de digestion et d'implantation de la norme UCS/JUC, partagent leurs expériences UCS/JUC en collaborant plus étroitement avec d'autres États impliqués eux aussi dans des problématiques de langues en contact et de plurilinguisme similaires, par exemple: le vietnamien en contact avec le français; les langues cambodgiennes en contact avec le français; les autres langues asiatiques en contact avec certaines langues africaines. 18. Que les États africains partagent leurs expériences UCS/JUC en collaborant plus étroitement, sur le plan techno-politique, avec les divers États de l'Asie, de l'Amérique latine et de l'Australie dont les langues nationales sont sous-représentées dans l'univers du Web actuel. Abréviations :ACALAN : Académie africaine des langues AINC : Arabic Internet Names Consortium AfriMINC : section africaine du MINC BPI: Progiciels Bourbeau Pinard inc. CcTLD: Country Code Top level domain names CEA : Commission Économique pour l'Afrique DOT FORCE: Digital opportunity task force ICANN : Internet Corporation for Assigned Names and Numbers IDN : Internationalized Domain Names MINC : Multilingual Internet Names Consortium LABTIC: Laboratoire des Techniques de l'information et des Communications SIL : Summer Institute of languages/Société Internationale de Linguistique |
Source du texte: www.geneva2003.org/bamako2002/doc_html/languagesandinternet-fr.html (ce site est actuellement défunt).
Ce document est disponible aussi sur le site de l'AISI à www.uneca.org/aisi/Bamako2002/report_afrlang_fr.htm.
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